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La préparation

 

 

La conception du documentaire ou du reportage: une écriture
Une fois l'enquête achevée, on peut dégager des idées fortes que l'on va souhaiter faire passer. Il faut alors concevoir un moyen audiovisuel adapté à cette communication: c'est la conception.

L'écriture audiovisuelle: un récit linéaire

Il ne faut pas perdre de vue que l'on réalise un film et qu'on ne fait pas une conférence. Le non-dit, comme en fiction a une place de premier plan. Tout ce qui pourra être glissé de la sorte devra l'être. Il faudra toujours privilégier l'impression du spectateur au discours formel

L'idée

Le film doit être construit autour d'une idée. On fait un film parce qu'on a quelque chose à dire ou à montrer sur un sujet

Fil directeur

C'est un élément qui revient de manière récurrente pour donner des repères au spectateur. Le fil directeur peut être un propos, un lieu, une personne.

Grandes parties

Comme tout discours, le film documentaire ou reportage a une structure, un plan. Il s'articule autour de grandes parties qui déroulent une pensée: scientifique, narrative, explicative, chronologique, esthétique ou poétique. Dans tous les cas il y a progression, on ne doit pas redire ce que le spectateur a déjà entendu, mais le faire avancer. Toutefois il faut tenir compte de la nature du média. A la différence de l'écrit, le film ne permet pas de retour en arrière, il est linéaire. Il ne faut donc pas perdre le spectateur dans une avancée effrénée. Pour cela, le propos et sa structuration doivent être en adéquation avec l'auditoire moyen - il ne s'agit non plus de faire dans le simplisme! Il faut simplement considérer que le spectateur ne sait pas tout et qu'il n'écoute pas toujours avec la plus grande attention. Le déroulement doit donc être fluide, et à un rythme ni trop rapide ni assoupissant.

Séquences:

Elles ont une homogénéité de propos. Leur durée dépend de la durée du film, mais généralement elles sont d'une à deux minutes. Cette durée permet de maintenir l'attention et de renouveler l'intérêt du spectateur assez fréquemment.

Ouverture du film

Elle est comme en fiction fondamentale, parce qu'elle ancre le spectateur dans la problématique du récit. Cette accroche soulève l'intérêt, peut camper une partie du climat ou soulever des questions. Mais surtout elle ne doit pas laisser indifférent.

Caractérisation des personnages

Le travail, bien que fondé sur la réalité reste cinématographique. Médiatisés dans un film, même documentaire, les individus deviennent des personnages. Il convient donc de leur faire assumer des rôles. Sauf dans le cas du portrait - qui permet de cerner la complexité d'une personne - le film requiert une certaine simplification des rôles de chacun. Il faudra ainsi caractériser chaque personnage afin de lui faire assumer une fonction dans le film. Le fonctionnement du récit est bien meilleur si un personnage représente une caractéristique et un autre personnage représente un autre aspect.

Imaginer les images et les sons

Pour reprendre l'idée du début le non-dit est essentiel. Les images et les sons véhiculent ce non-dit, et il convient de rechercher ceux qui ont le plus de portée. Il vaudra toujours mieux montrer et laisser le spectateur avoir une réaction; c'est cette réaction qui agit comme une motivation sur son désir d'en connaître davantage, sur son attention au film. L'usage de l'interview doit se faire à bon escient, avec modération, et en tous cas jamais sous forme de blocs monolithiques interminables (appelés ètunelsè).

Dans de nombreux cas, on est confronté à l'absence d'images. Il faut alors chercher dans son imagination les moyens de rendre visuel le propos.

 


  La préparation matérielle
En même temps que l'on conçoit le film, on en déduit des stratégies opératoires, qui viennent s'ajouter aux procédures habituelles de mobilisations des moyens humains et matériels.

-l'organisation du planning:

Un calendrier de tournage est dressé en fonction des disponibilités des personnes et des lieux , et en fonctions des actions. Ce calendrier, assez compact pour les reportages professionnel est souvent très éclaté en documentaire. C'est là que se situe la différence fondamentale dans le travail du documentariste. Il dispose du temps pour observer, être disponible, être présent, refaire au besoin. Les journées ne doivent pas être trop compactes, afin d'avoir le temps de bien faire le travail. Une interview prend du temps, au moins deux heures, entre l'installation la mise en confiance du témoin, l'interview proprement dite et le démontage.

-la constitution de l'équipe, et son entraînement éventuel

Le choix de l'équipe est crucial.

Les postes de cadreur et preneur de son sont de très haute responsabilité, car on n'a pas le droit  l'erreur. L'action à filmer, la manière dont un propos est tenu par un témoin ne se produisent qu'une fois, et il faut donc ne pas les manquer. Pour cela il faut être entraîné dans des situations comparables; les étudiants notamment devront faire le plus possible de répétitions "à blanc", tant pour la mise en Ïuvre du matériel, que pour la pratique du travail en équipe.

L'équipe doit également très bien s'entendre, sinon la qualité du film s'en ressentira. En reportage, la durée de tournage et relativement courte, mais le travail est épuisant en raison du stress (conditions difficiles de vie, longues heures de travail, dangers, incertitudes). En documentaire le travail en commun sur une longue période dans le temps (plusieurs mois parfois) requiert aussi un souci d'aboutir par chacun des membres de l'équipe.

-la production: budget, réservations, rendez-vous, locations, intendance du tournage

Ce travail effectué par le chargé de production sur un tournage professionnel consiste à tout mettre en Ïuvre pour qu'aucun obstacle extérieur au tournage ne vienne perturber le travail. C'est un travail long qui demande souvent de nombreux appels téléphoniques et faxes; il faut tout confirmer et se faire confirmer: réservations de matériel, d'hôtel, de moyens de transport. Il ne faut rien oublier, comme le livret de dédouanement du matériel quand on part à l'étranger, ou les visas.

Les rendez-vous avec les témoins sont pris par la personne qui fait les interviews, car elle les connaît, ou va les connaître et doit savoir les convaincre. En outre il est préférable que chaque témoin n'ait jamais qu'un seul interlocuteur, afin de ne pas compliquer sa relation au tournage.

-la préparation du matériel

Elle est sous la responsabilité du cadreur (caméscope et pied et cassettes), du preneur de son (matériel son), du directeur de la photo (lumière). Il faut tout tester pour être sur du bon fonctionnement et de la qualité escomptée. Il faut aussi définir exactement ses besoins pour ne pas emporter trop, mais ne pas non plus manquer (penser par exemple aux micros HF, à des éclairages, des réflecteurs Lastolite, des clamps, c'est-à-dire à du matériel moins habituel).

 
 
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