ECOLE DU CINEMA ET DE LA VIDEO

Parmi les grandes écoles de peinture ayant utilisé la lumière on peut distinguer essentiellement la Renaissance, les peintres flamands du XVIIème, les peintres anglais de la nature du XVIIIème et les Impressonnistes.

Chacun de ces courants mit en exergue une dimension particulière de la lumière.

Avec la Renaissance, la lumière éclaire la couleur qu'elle renforce.

Les peintes flamands découvrent le clair/obscur. Les formes, les personnages émergent de l'ombre et le contraste entre les zones éclairées et les zones d'ombres concentre l'attention sur le sujet.

Les peintres anglais ont révélé la beauté des paysages mais aussi la dramatisation des scènes de nature en butte aux aléas du temps-climat. Paysages baignés de soleils, cieux tourmentés d'orage.

Les peintres impressionnistes, en même temps qu'ils ouvrent la voix à une peinture détachée du réalisme représentatif, révèlent l'influence de la lumière sur notre perception : variation diurnes de la lumière sur la cathédrale de Rouen de Monet, impressions tourmentées de la nature provençale chez Van Gogh.

Ces notions sont des constituants de notre culture visuelle; elles sont des références inconscientes lorsqu'on voit une oeuvre, elles doivent être des références conscientes lorsqu'on éclaire une scène pour le cinéma.

L'origine de la lumière par rapport à sa hauteur sur la ligne d'horizon permet d'opposer :

            -la lumière solaire, venue d'au dessus de la ligne d'horizon : c'est la lumière du soleil sur la Terre, la lumière du jour. Venue d'en haut, elle éclaire tout uniformément et également. Elle est rassurante et égalisante.

            -la lumière anti-solaire, venue d'en dessous de la ligne d'horizon : c'est la lumière artificielle, celle créée par l'homme, celle de l'âtre, du feu, une lumière pour éclairer la nuit. Elle n'éclaire que certaines parties, laissant le reste dans l'obsurité. Elle est déstabilisante, inquiétante. Sur le visage, elle éclaire les narines et le globe occulaire, créant une perception inhabituelle des personnages, dont l'effet déstabilisant peut-être soit comique, soit dramatique.

La lumière dirigée est une lumière hiérarchisante : elle désigne. Sont ainsi opposées les zones éclairées, rendues visibles et celles qui restent dans l'ombre, cachées. Les choses, les plans dans la profondeur de l'image, sont hiérarchisés par la lumière dirigée. L'oeil explore l'image selon un ordre déterminé par la lumière et l'ombre.

La lumière diffusée est égalisante : tout est éclairé uniformément, rien n'est caché. L'oeil peut errer dans l'image et tout voir.