Le
film que l'on voit est-il une simple image de la réalité?
Les éléments ci-dessus ont apporté des réponses.
Du réel au film une multitude d'images s'interposent, que la physique
optique qualifie de transmissions
Le sujet nous renvoie une première image: c'est l'image aérienne.
Si vous êtes à une table avec trois convives chacun voit
le bouquet de fleur au centre différemment, c'est pourtant le même
bouquet, mais son image aérienne dépend de votre position.
Dans l'objectif l'image se transforme. On a dit que les lentilles utilisées
introduisaient des déformations, que les focales avaient différentes
particularités. On obtient donc à la sortie de l'objectif
une image optique, sensiblement différente de l'image aérienne.
Lorsque cette image optique arrive sur la surface sensible elle forme
une nouvelle image qui dépend du dispositif de caméra: image
électronique ou image photographique. Dans tous les
cas cette image est plus pauvre, sa définition (c'est-à-dire
sa précision) est relativement faible puisqu'elle va se ramener
à des milliards d'halogénures d'argent ou de pixels, et
qu'à un certain point de grossissement on pourra voir les cristaux
ou les pixels.
Quelles sont les transformations qui s'opèrent au stade final
de la mise sur support?
L'image photographique est d'abord image latente (on ne la voit
pas, il faut développer le film pour la voir), la lumière
se diffuse à l'intérieur de l'émulsion par un phénomène
d'irradiation, puis l'image négative (le négatif)
est le résultat du développement dans le révélateur
qui noircit ou non les cristaux d'argents, enfin elle devient image
positive (le film à projeter) par copie photographique de l'émulsion
négative sur une autre émulsion négative.
A chaque étape l'image est modifiée sensiblement. L'image
finale est un appauvrissement du contenu de l'image aérienne (essentiellement
un appauvrissement de la définition de l'image ainsi que de son
contraste et de la précision des couleurs), mais elle est aussi
une modification de son contour, de sa lumière. On voit bien ces
modifications lorsqu'on regarde un gros plan fixe au cinéma: l'image
semble papillonner, être constituée de particules colorées
en permanent fourmillement, cela parce que pas un seul des photogrammes
projetés n'est rigoureusement le même que le suivant.
L'image électronique est une image constituée sur la base
d'une trame quadrangulaire. Les points lumineux sont transformés
en pixels, carrés ou rectangulaires. La définition de l'image
dépend du nombre de pixels. Si on projette un plan fixe, comme
dans l'exemple précédent, il n'y a pas de papillonnement,
car chaque pixel est toujours projeté rigoureusement à la
même place.
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